Nature et culture

Diamants sur l’eau

Depuis 1875, la pépinière Latour-Marliac, au Temple-sur-Lot, produit et exporte dans le monde entier nénuphars et plantes d’eau. Une féérie pour l’œil qui croise les pas du peintre Claude Monet.

Dès l’entrée, c’est un plaisir pour les sens. Une atmosphère tranquille, le chant des grenouilles au creux de l’oreille, des étendues d’eau rehaussées de couleurs charmeuses.

Jaunes d’or, verts lumineux, fuschias aux dégradés subtils. Telle une palette à ciel ouvert, la pépinière Latour-Marliac du Temple-sur-Lot permet à ses visiteurs d’approcher des milliers de nénuphars mais aussi des lotus, des iris... Diamants aquatiques dont l’histoire s’écoute à la manière d’un conte.

Le botaniste et l’impressionniste

L'étang et le pont japonais, allusion à Claude Monet

"Partout dans le monde, on trouve des variétés du Temple-sur-Lot dans les pépinières de plantes aquatiques", explique Robert Sheldon, qui a repris l’entreprise en 2007, après que celle-ci soit restée dans la famille plus d’un siècle. "Grâce à M. Latour-Marliac, les nénuphars font partie du patrimoine français."

Né dans le village voisin de Granges-sur-Lot, Joseph Bory Latour-Marliac met au point en 1875 la première variété de nénuphars colorés en Europe, par un croisement avec des essences tropicales. L’horticulteur pionnier dévoile sa splendide collection lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889, attirant l’attention d’un autre innovateur, Claude Monet, l’un des pères de l’impressionnisme. Par la suite, le peintre acquiert la propriété de Giverny, en Normandie, où il aménage des bassins pour lesquels il va commander durant plusieurs années des nénuphars et des lotus à Joseph Latour-Marliac. Ils serviront de modèles aux célèbres Nymphéas, magnifique série de tableaux léguée par Monet au Musée de l’Orangerie.

Plantes magiques

"Les gens sont parfois étonnés d’apprendre que les méthodes de culture n’ont pas changé depuis 1875, souligne Robert Sheldon. La terre fluviale du Lot, riche et argileuse, les mêmes engrais, élaborés à partir des archives de l’entreprise, des méthodes qui marchent toujours très bien." Soucieux de préserver cet esprit artisanal, sa priorité a été de restaurer les collections de plantes, les bassins d’origine... La vente continue à s’effectuer essentiellement par correspondance, pour des particuliers et des jardineries.

Au fil de la promenade, agrémentée d’un étang, d’une bambouseraie opulente, et d’un petit pont japonais, allusion à celui de Giverny, le musée rappelle l’importance des travaux de Latour-Marliac et ses échanges avec Monet. Dans la serre exotique, Victoria, nénuphar géant d’Amazonie, déploie ses feuilles de plus d’1,50 m, et le conservatoire héberge 300 variétés, un patrimoine rare en France.

Non loin du petit pont japonais, allusion à celui de la propriété de Monet à Giverny, on ne manquera pas de saluer la statue de M. Joseph Bory Latour-Marliac, botaniste inspiré dont les créations nous enchantent par-delà le temps.

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PÉPINIÈRES LATOUR-MARLIAC
47110 Le Temple-sur-Lot
Tél. 05 53 01 08 05
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